Dans le cadre de la suppression progressive des pesticides du marché, les collectivités sont appelées
à se tourner vers des techniques alternatives pour supprimer les adventices. Le désherbage
mécanique se présente comme une solution viable et pratique parce qu’il propose différents outils
capables de satisfaire la plupart des consommateurs.
L’article 68 de loi de la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015, interdit
l’utilisation des pesticides dès le 1 er janvier 2017. Après la loi Labbé de 2014, cette nouvelle loi
s’applique directement sur « l’entretien des espaces verts, des forêts, des voiries ou des promenades
accessibles ou ouverts au public et relevant du domaine public ou privé » des collectivités. Ces
dernières doivent ainsi veiller à la protection massive de l’environnement et de la santé. Elles sont
aussi tenues de maintenir la biodiversité et assurer la qualité de l’eau.
Pour ce faire, elles doivent obligatoirement trouver des solutions alternatives pour lutter contre la
prolifération des mauvaises herbes. La plupart optent pour un programme « zéro phyto », d’autres
choisissent les techniques de désherbage mécanique.
Le désherbage manuel
Le désherbage manuel est une solution économique pour éliminer la végétation spontanée. Pour ce
faire, les collectivités engagées dans un programme « zéro phyto » utilisent une racle binette ou un
sarcloir. Bien que parfois délaissée au profit d’autres méthodes mécaniques, la technique du PTB
(prends ta binette) tient ainsi toujours la route. Et cette technique connaît d’ailleurs plusieurs
variantes comme la PicBine, un outil breveté en Bretagne pour le désherbage des caniveaux, ou
encore la bineuse sarcleuse électrique qui fonctionne à l’aide d’une batterie lithium.
Le débroussaillage est également une autre technique bien connue des services. C’est la solution
idéale pour désherber des surfaces plus ou moins vastes, avec un rendement de 400m²/h. Cette
technique est facile à pratiquer et très économique. Mais elle nécessite une main-d’œuvre assez
importante. Il existe deux types de matériels pour le débroussaillage :
- Le réciprocator doté d’un système de lame réciproque qui se présente sous la forme d’une double
lame circulaire à dents. Cet outil est plus pratique pour travailler les ronds-points ou les parkings. - Le rotofil électrique/thermique qui est plus avantageux pour débroussailler autour des arbres, aux
talus ou aux massifs. - Le brossage
Le désherbage mécanique à brosses rotatives est une technique alternative utilisée sur les sols
imperméables. Ici, les brosses métalliques abrasent la couche superficielle du sol en déracinant les
mauvaises herbes. Cette solution alternative se révèle plus efficace sur les jeunes plantes qui sont
encore très sensibles et faciles à arracher.
Au niveau des caniveaux, la balayeuse de voirie est un matériel adéquat qui permet à la fois de
nettoyer la surface. Elle permet à la fois d’éliminer les adventices, ainsi que les déchets organiques et
autres graines présentes sur le sol. Cet outil n’est par contre pas à la portée de tous puisqu’il coûte
entre 60 000 à 150 000 €. Mais il y a toujours l’option de location ou l’achat par l’intermédiaire d’une
structure intercommunale.
Aujourd’hui, de nombreuses collectivités se tournent également vers l’utilisation des
microbalayeuses qui coûtent beaucoup moins chères (2 000 à 3 000 €). Mais ces outils demandent un
ramassage des déchets et peuvent parfois altérer les surfaces du sol lorsqu’ils sont en mauvais état.
Pour le même prix, il y a aussi l’option des matériels à brosses qui sont plus efficaces sur les bitumes
et les pavés que sur les caniveaux. Ils nécessitent aussi un ramassage des déchets s’ils ne sont pas
pourvus d’un bac de ramassage. Les deux matériels les plus utilisés sont :
- Les appareils à conducteur marchant équipés d’une ou plusieurs brosses à lamelles d’acier ou fils en
polypropylène. Ils sont capables de travailler une largeur de 0,4 à 1 m, avec une possibilité de régler
la vitesse d’avancement. - Les appareils tractés dotés de plusieurs brosses métalliques à axes horizontal et vertical. Ils sont capables de travailler sur une largeur plus importante, allant jusqu’à 1,50 m.
Pour les deux appareils, le rendement est estimé à 1 000 m²/h sur une surface en pavé.
A noter que la brosse métallique présente également l’avantage d’être compatible avec une tête de
débroussailleuse pour un usage ponctuel et spécifique.
Les matériels pour sols perméables
Les zones perméables et plus sensibles requièrent des techniques différentielles. Les herses à étrilles
se révèlent plus efficaces sur ces types de sols parce qu’elles permettent d’éradiquer les jeunes
végétaux spontanés. Les dents courbées sont plus à même d’user le sol, alors qu’elles sont moins
performantes sur un terrain caillouteux. Il vaut mieux opter pour des herses à dents droites. Les
dents courtes sont également mieux adéquates sur les sols battants car elles sont plus pénétrantes.
L’idéal pour désherber une surface imperméable est d’opter pour une combinaison de différentes
techniques – griffe, racle, grille, rouleau – pour remettre le sol en bon état après l’opération, par
tassement ou nivellement. De nombreuses communautés optent d’ailleurs pour des combinés
mécaniques pour travailler sur des terrains sportifs comme les pistes d’athlétisme ou les
boulodromes.
Le désherbage mécanique à sabots rotatifs ou système à pointe de carbure, convient en outre aux
allées. Ces outils permettent de déraciner les adventices sur une profondeur plus importante. Ce
type d’outils coûte environ 5 000 à 7 000 €. Mais si son prix reste moins élevé que la plupart des
autres techniques, le désherbage mécanique à sabots rotatifs présente l’inconvénient d’abîmer la
surface. Il faut donc penser automatiquement à un damage après chaque passage. Heureusement
que ce dernier se réduit à seulement trois à cinq fois par an.
D’une manière générale, l’utilisation de pesticides peut rapidement être réduite à néant grâce aux
multiples techniques de désherbage mécanique disponibles. Les services de collectivités ont
largement le choix pour trouver rapidement une technique adaptée à leurs moyens et à l’état de leur
sol. Les communes de Grenoble et de Sassenage dans l’Isère, utilisent par exemple des herses à
étrilles. Les communes de Limas, Rhône ou de Turckheim, Haut-Rhin quant à elles, choisissent quant
à elles d’utiliser des appareils à conducteur marchant.